L’eau, les fontaines

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Plan de la fontaine de la place de l’Eglise (1894)

Fontaine place de l'Eglise, 2011, IMG_5678

Fontaine place de l’Eglise (2011)

Stable-Célestin-dit-Titin-lAubarnenc à la fontaine place de l'Eglise

Stable-Célestin-dit-Titin-lAubarnenc à la fontaine place de l’Eglise

Fontaine place Jean Jaurès, 2011, IMG_5675

Fontaine place Jean Jaurès (2011)

Place Jean Jaurès la fontaine dans les années 1950

Place Jean Jaurès la fontaine dans les années 1950

place Jean Jaurès Mouans-Sartoux fontaine 3559

place Jean Jaurès Mouans-Sartoux fontaine vers les années 1970

Place Jean Jaurès Mouans-Sartoux 2776

Place Jean Jaurès la fontaine vers les années 1975

place Jean Jaurès Mouans-Sartoux 1960 3558

place Jean Jaurès la fontaine vers 1960

 Michel GOURDON

 LES SOURCES ET LES FONTAINES DE MOUANS ET DE SARTOUX

AUX XVIIème ET XVIIIème SIECLES

 L’eau, un bien partagé entre le seigneur et la communauté

Le 22 septembre 1496, Pierre de Grasse seigneur de Mouans et coseigneur de Sartoux signe une transaction avec 60 familles originaires de la rivière de Gênes afin de repeupler son territoire. Quelques années plus tard, en 1504[1], un nouvel acte est signé qui confirme les diverses obligations du seigneur d’une part et des habitants d’autre part. Dans cet acte certaines clauses concernent les sources et fontaines :

[… le seigneur se réserve… toutes les eaux de la Fous de Mouans (seulement) … les habitants de Mouans devront laisser à l’usage du seigneur toutes les eaux de la Fous de Sartoux depuis le dimanche matin à l’aube jusqu’au lundi soir, afin qu’il puisse en prendre pour son arrosage. Après le lundi il ne pourra plus se servir de cette eau sinon pour son jardin. Quand le seigneur aura l’eau il sera loisible aux homme s de Mouans d’en prendre (pour leur usage) avec broc ou baril.

[…] les habitants seront tenus de réparer les fontaines…. Ils devront maintenir (en bon état) le béal de l’eau de la Fous (de Sartoux) depuis la côte de Sartoux jusqu’au chemin royal de Grasse.

[…] Toutes les fois que le seigneur voudra capter des eaux dans lesdits terroirs pour faire des bâtiments ou engins il le pourra en prenant ces eaux et en les faisant passer à travers les possessions, quelles qu’elles soient, de chaque particulier, là où bon lui semblera, pour la nécessité des ouvrages, au moindre dommage que possible desdits possessions.

En 1566[2] une nouvelle transaction modifie et annule la précédente. On y apprend notamment que le seigneur concède et remet à la Communauté, aux manants et habitants de Mouans […] toutes les eaux et les dégouts d’icelles dans le terroir de Mouans seulement.

L’eau des fontaines

Dans le réaffouagement de 1609[3] il est indiqué que le territoire de Sartoux ne comporte qu’une fontaine, la Font Cuberte, dont il est déjà question en 1506[4]… allant de là, à travers le pré del Tinote, jusqu’à la source de Font Cuberte, montant de ladite source, tout droit, sur le sommet de l’aire de Tormegans… ”.

D’ailleurs les hommes de Mouans et leur seigneur voient préserver l’usage et l’accès à cette source lors de la sentence rendue par le parlement en 1509[5] qui divise le territoire de Sartoux entre les différents coseigneurs :

[…Et également pour que règne une bonne paix, nous ordonnons que ledit seigneur et les hommes de Mouans auront la faculté et l’usage de faire boire leur bétail gros et menu et de prendre de l’eau pour leur usage dans la Font de Cuberte, de telle sorte que ledit seigneur de Mouans et ses hommes aient un chemin pour aller à cette Font, sur celui qui va de Mougins à la dite Font… ”.

L’entretient des fontaines et des canaux (béal) qui amènent l’eau jusqu’au village figure en bonne place dans les registres de délibérations des communautés entre 1612 et 1789[6]

Un fontainier reçoit un traitement pour assurer le nettoyage et l’entretien de la fontaine. Il n’y effectue que les petits travaux. Lorsque les travaux sont plus importants :

– 25 journées d’hommes et 4 journées de femmes pour nettoyer et réparer le conduit de la fontaine en 1633[7]

– 41 journées d’hommes et de femmes pour refaire le conduit de la fontaine en 1642[8]

 La fontaine et son conduit sont surveillés et c’est ainsi qu’en 1633[9] une amende de 3 livres est prévues pour punir les personnes qui briseront le conduit du canal de la fontaine et qui y laveront des draps et des linges. Mais cela n’y fait pas grand chose !

En 1685[10] la fontaine est devenue inutilisable par les habitants car ” l’eau est souillée par les animaux ou par les gens qui y lavent des choses comme les tripes ”. Le conseil demande alors l’autorisation de refaire une fontaine en un lieu plus approprié pour la commodité du seigneur et des habitants.

En 1690[11] un nouveau conduit est construit ” en pierres sèches et curaud pour que l’eau ne soit pas gâtée par les cochons et autres bestiaux ”. Il est convenu alors de faire procéder aux travaux de couverture et de réparation du conduit moyennant 10s par jour. Le travail sera fait par un maître maçon ou par tout autre personne que le conseil trouvera apte. Les réparations se feront à chaux et à sable lorsque cela sera nécessaire.

Le 25 août 1697[12] lors du conseil de la communauté, il est évoqué la nécessité de réparer la fontaine et de la remettre à son emplacement ancien, cela pour plus de commodité pour les habitants et pour le bétail, notamment l’hiver. Une porte sera ouverte dans le mur qui ceinture le village, à hauteur de la fontaine, afin d’y accéder plus facilement et un mur sera bâti le long du chemin allant de la fontaine jusqu’au verger de Guillen Corporandy afin d’aménager une aire à fouler le blé des habitants. Pour cela il est demandé d’instaurer une corvée sous la forme d’une journée d’homme et une journée de femme pour chaque famille ainsi qu’une journée de bête pour ceux qui en possèdent.

Le 24 février 1699[13] un projet de pavage du tour de la fontaine pour la commodité du public est envisagé. Il en coûtera 50 L pour le pavage et le redressement de la muraille du chemin qui soutient le pré qui aboutit à la fontaine.

 

Le 22 août 1700[14] un conseil de la communauté de Mouans arrente pour une année à Charles Court l’entretien de la fontaine moyennant la somme de 9 L. Il est autorisé à dénoncer tous ceux qui laveront du linge dans le canal où l’on abreuve le bétail, ainsi que ceux qui seront attrapés à rompre et détourner le conduit jusqu’à la source.

En 1720, au moment où l’épidémie de peste menaçait toute la Provence, la fontaine de Mouans, située au bord du chemin de Cannes à Grasse est rentrée dans le village. Pour cela elle fut déplacée sur des rondins de pin sur 300 cannes de longueur. Il en coûta 600 L à la communauté de Mouans[15]

Le 5 juin 1732[16], Antoine Bon et Henry Massony, travailleurs du présent lieu de Mouans passent un bail de fermage pour l’entretien de la fontaine pour trois années moyennant la somme de 36L par an. Mais un acte du 8 août 1741[17] précise que les consuls des communautés de Mouans et de Sartoux se plaignent que les deux adjudicataires n’ont pas respecté le contrat et n’ont effectué aucun travail sur la fontaine durant les trois années de leur bail (ni l’entretien des tuyaux, ni des viroles). Du coup tous les canaux et dépendances de la fontaine sont démolis ce qui cause un préjudice important aux habitants, l’eau coule sur la place devant le château et non pas dans le chemin comme cela devrait être. Le désaccord semble total entre les deux parties, chacun invoquant ses raisons. Le 19 décembre 1741, Antoine Bon et Henry Massony sont condamnés à rembourser le trop perçu pour la troisième année.

En 1725/1730, enfin, il est décidé la construction d’un lavoir pour la lessive[18]. En effet à cette date un habitant de Mouans reçoit 15 sous pour avoir passé une journée avec sa bourrique à charrier ” des pierres pour faire le lavandour à la fontaine pour la lessive ”.

 Le 20 septembre 1775[19] un conseil des communautés est réuni pour débattre du problème suivant :  il semblerait que les eaux de la fontaine de Mouans venant de Sartoux aient été détournées par des particuliers. Il est convenu que les dégâts éventuels causés à la communauté seraient à la charge des particuliers qui ont détourné l’eau. Les réparations utiles jusqu’à la source seront faites par corvées où tous les habitants seront obligés, à tour de rôle, de travailler ou de se faire remplacer. Si quelqu’un faillit à la corvée, les consuls loueront une personne en remplacement aux frais du particulier. Si toute fois il n’est nécessaire d’employer que 18 à 20 journées, la communauté les prendra à sa charge.

En 1783[20], un rapport à l’Intendant de Provence signale le mauvais état de la fontaine de Mouans et Sartoux, la seule à proximité des habitations. Une délibération du 31 mai 1779 avait décidé de faire réaliser un devis estimatif des réparations à faire au canal de la fontaine. Un devis d’un montant de 2400 L 14 s fut établi par le sieur Daumas, architecte à Grasse le 23 août de la même année. Ce dernier fut approuvé par le Conseil des communautés du 29 août. L’Intendant donna son accord le 1er mars 1783.

Les enchères furent lancées le 8 mars 1783. Le premier tour s’avéra infructueux. Le 17 mars un second tour fut organisé, puis un troisième le 26 mars. Au cours de cette 3ème enchère le sieur Louis Flory, ménager de Mouans, sous la caution de Jean Martin, ménager de Mouans, a déclaré accepter de faire les travaux prévus : le remplacement de deux tuyaux de fer, pour la somme de 2200 L qui lui seront payées en trois paiements (au début, au milieu et à la fin des travaux). Il s’engage à finir le travail dans le mois d’août.

Une seconde proposition fut présentée par Pierre Sarenne, maçon, sous caution de Jean Antoine Mouan et Pons Labiche, pour le prix de 2180 L.

Pierre Sarenne surenchérit pour la somme de 2000 L. Louis Auguste Pons sous la caution de Jean Malamaire et Jean Vidal se présente alors et fait une offre à 1990 L.

Se présentent alors Michel Ricord maçon de Grasse et Pierre Daver, sous caution de Christophe Maillan de Mouans, lesquels font une offre à 1200 L. Sur ce, Louis Auguste Pons renchérit au prix de 1188 L. Pierre Sarenne fait une proposition à 1180 L. Louis Auguste Pons à 1100 L. Michel Ricord et Pierre Daver pour 1000 L et emporte les enchères.

Une troisième proposition est faite par Jean Baptiste Mul sous la caution de Henry Hugues et Pierre Vidal pour 2170 L.

Pierre Sarenne surenchérit pour la somme de 2000 L. Louis Auguste Pons sous la caution de Jean Malamaire et Jean Vidal se présente alors et fait une offre à 1990 L.

Se présentent alors Michel Ricord maçon de Grasse et Pierre Daver, sous caution de Christophe Maillan de Mouans, lesquels font une offre à 1200 L. Sur ce, Louis Auguste Pons renchérit au prix de 1188 L. Pierre Sarenne fait une proposition à 1180 L. Louis Auguste Pons à 1100 L. Michel Ricord et Pierre Daver pour 1000 L et emporte les enchères.

Ces derniers s’engagent à effectuer les travaux pour le mois d’août à savoir deux tuyaux de fer de la même grandeur que ceux qui existaient et qui sont changés, la construction d’un canal composé de trois pierres de taille de 6 pouces de large, 3 pouces de profondeur, destiné à conduire l’eau depuis la conque qui doit être faite à neuf jusqu’au réservoir pour laver le linge.

Mais l’enchère n’est pas encore définitive car le 1er avril Henry Hugues de Mouans fait une offre à 970 L. Du coup Michel Ricord et Pierre Daver sont délivrés de leur enchère et il est alors décidé de faire procéder à un 4ème et dernier tour le 4 avril.

Pierre Sarenne, maçon de Mouans fait une proposition à 967 L, Michel Ricord propose 964 L. Se présente alors Barthélémy Trively, sous la caution de Henry Hugues et Jean martin, qui propose 950 L. Michel Ricord propose de faire le travail pour 900 L, Barthélémy Trively pour 850 L, Michel Ricord pour 800 L, Pierre Sarenne reprend l’enchère pour 797 L, Barthélémy Trively pour 790 L, Pierre Sarenne pour 787 L.

A l’issue de quoi Barthélémy Trively déclare ne plus vouloir surenchérir. L’enchère est alors accordée à Pierre Sarenne dernier offrant. Arrive alors Henry Hugues, ménager de Mouans sous caution de Jean Martin et Louis Flory, qui fait une offre à 784 L.

Plus personne ne se présentant pour surenchérir, l’enchère est accordée à 5h30 du soir à Henry Hugues comme dernier offrant.

Aux termes des travaux une visite de contrôle et de conformité au devis prévu est effectuée le 30 juin 1783[21]. Le groupe est constitué de Dominique Bella et Louis Pons de Mouans en compagnie de Charles Ipert maire, premier consul de Mouans, Jean Baptiste Cresp maire et premier consul de Sartoux, Me Guirard greffier des communautés. Après avoir vérifié article après article la conformité des travaux exécutés, le rapport conclut que les entrepreneurs ont exécuté parfaitement leur tâche et que tout est conforme.

L’eau des moulins et des canébiers

L’eau c’est aussi le béal des moulins qui arrose les cheneviers. Cette eau est minutieusement réglementée afin que tout un chacun en profite et régulièrement, lors des conseils de communauté, les principes d’arrosage et les droits de chacun sont rappelés.

Le 17 juin 1685[22] une amende de 10L sera perçue sur toute personne qui ne respectera pas le règlement d’arrosage des cheneviers.

Le 10 juin 1691[23] il est précisé que les eaux qui font tourner les moulins de Mouans, appartiennent aussi aux particuliers pour l’arrosage de leurs cheneviers. Ils peuvent les utilisées une semaine pour les cheneviers du bas, une semaine pour les cheneviers du haut et ce durant toute l’année.

Le 1er juin 1692[24] une délibération précise que les conditions d’arrosage des cheneviers. Le 14 juin 1699[25], il est délibéré, au cours d’un conseil de la communauté, du partage des eaux pour l’arrosage des cheneviers. Une semaine l’eau sera pour le quartier du Paraire, la semaine suivante pour le quartier de St André, avec défense aux particuliers d’interrompre l’eau de son cours sous peine de 6L d’amende. La même peine sera appliquée à ceux qui seront surpris à détourner l’eau du plus haut chenevier pour la tourner au plus bas.

Le 11 juillet 1700[26] une délibération du conseil des communautés décide de répartir les eaux d’arrosage du béal des moulins : un samedi sera réservé pour l’arrosage des cheneviers situés sous les moulins, le samedi suivant l’eau est réservée pour les cheneviers au-dessus des moulins

ANNEXE

Le devis dressé le 23 août 1779[27] par Honoré Daumas, maître maçon et architecte de la ville de Grasse est stipulé comme suit :

Article 1er :

A la naissance de la source attenant au chemin il sera fait un grand truillet [regard] en maçonnerie de 4 pans au carré. Les 4 murs d’icelui auront 1 pan 1/2 d’épaisseur au-dessus des 4 pans il sera fait une voûte où il sera laissé une ouverture de 2 pans en carré pour pouvoir y passer un homme dans un cas nécessaire et le dit trou sera bouché avec une pierre plate avec 1 pan de terre par dessus ce qui produit ledit article 2 toises de mur que nous estimons à 7 L 18 s la toise montant 15 L 16 s

ci…………………………………………………………………….. 15L16s

Article 2ème :

Ensuite du truillet expliqué ci-dessus sera creusé un canal à côté de celui qui existe pour ne pas oter l’eau à la fontaine qui aura 3 pans de large sur 3 pans de profondeur, sur lequel sera fait deux banquettes d’un pan d’épaisseur chaque, et un pan de large pour le canal, sur un pan et demi de haut franc du pavé et ensuite sera couvert avec des pierres plates qui prendront au moins 3 pouces sur chaque banquette bâties par dessus et par dessous sur les banquettes en faisant les joints de l’un à l’autre avec du mortier pour empêcher que la terre ne tombe dedans et la banquette de même que le pavé sera fait en bon mortier et le tout crépi à pierre vue. Cette partie de canal depuis ledit truillet jusques au coin de la muraille de Jean Baptiste Hugues donne 50 cannes de long que nous estimons à 7L 18s la canne courante montant 395L

ci……………………………………………………………………. 395L

Article 3ème :

Du coin de la muraille de Jean-Baptiste Hugues jusqu’au passage et dans le lieu de la veuve David sera également creusé un canal de 3 pans de large sur 3 pans de profondeur en formant les banquettes de 2 pans d’épaisseur sur un pan et demi de haut, franc du pavé. Le tout en maçonnerie comme à l’article deuxième et par dessus les pierres plates sera rempli de terrain d’un pan et demi de haut ce qui produit cet article 53 toises courantes que nous estimons à 7L18s la toise montant 395L

ci…………………………………………………………………… 395L

Article 4ème :

Depuis le passage de la veuve David jusqu’au bas du bien de Jean Martin sera aussi creusé un canal à côté de celui qui existe pour ne pas déroger l’eau de la fontaine qui aura 3 pans de large sur 3 pans de profondeur où sera fait deux banquettes pour former le canal qui auront un pan et demi de haut franc du pavé et couvert avec des pierres plates bien bâties de même que la banquette et le pavé et le dedans du canal repris avec du mortier à pierre vue et par dessus les pierres plates sera rempli de terre d’un pan et demi cet article donne 50 cannes courantes que nous estimons à 7L18s la canne montant 395L

ci…………………………………………………………………… 395L

Article 5ème :

Et comme proche le bien de Jean Martin se trouve un truillet qui sera refait de 4 pans en carré et 4 pans de hauteur. Les 4 murs d’icelle auront un pan et demi d’épaisseur fait en maçonnerie et par dessus sera voûté en y laissant une ouverture de 2 pans en carré pour y descendre dans un cas nécessaire et cette ouverture sera bouchée avec une pierre plate et bâtie tout au tour et par dessus sera mis un pan et demi de terre cet article produit 2 cannes de mur que nous estimons à 7L18s la toise montant 15L16s

ci…………………………………………………………………….  15L16s

Article 6ème :

On observera que le truillet de l’article premier et celui de l’article cinquième le fond du truillet doit être un pan et demi plus bas que la fuite de l’eau à l’effet d’arrêter le sable et autre qui peut survenir par les grosses pluies où il sera placé une grille de fer d’un pan en carré pesant 6 livres chacun avec 4 crampons pour les arrêter solidement ce que nous estimons les deux ensemble 5L après quoi aux deux parties du canal qui traverse le chemin sera pavé de 4 pans de chaque côté pour empêcher la dégradation du canal ce qui produit 5 cannes de pavé. Le tout ensemble que nous estimons à 40s la canne montant 10L revenant les deux articles détaillés ci-dessus à 15L

ci……………………………………………………………………  15L

Article 7ème :

Du bien de Jean Martin jusqu’au truillet vis à vis le bien de Claude Cresp sera aussi creusé un canal ou il existe en ne pas détournant l’eau de la fontaine qui aura 3 pans de large sur 3 pans de profondeur en formant deux banquettes d’un pan d’épaisseur et un pan de canal sur un pan et demi de haut pavé par dessous le tout en maçonnerie et crépi en dedant à pierre vue et par dessus couvert avec des pierres plates bien bâties l’une avec l’autre, et sera mis un pan et demi de terre par dessus. Cet article de canal se trouve de 119 cannes courantes que nous estimons à 7L18s la canne montant 940L2s

ci…………………………………………………………………… 940L2s

Article 8ème :

La fontaine attenant au grand chemin sera démolie de même que son mur et sera coupé tout le terrain pour reculer la-dite fontaine de 12 pans du côté du septentrion estimons pour la démolition, coupement de terre et transport à 50L. Après quoi sera construit le mur pour soutenir le terrain de la même direction qui se trouve actuellement à l’exception que par dessus, le terrain formera un parapet de 3 pans de haut et de 15 pouces d’épaisseur bordé avec des pierres plates qui feront l’épaisseur du mur. Ensuite le dit mur sera retourné de quaïre de la longueur de 14 pans ensuite du réservoir qui aura 6 pans d’écartement et de 4 pans de haut pour garantir des chevaux les habitants qui feront usage du réservoir ; l’entrepreneur en construisant le dit mur placera le même truillet portant les canons pour donner l’eau à la conque en droiture qui se trouvera le canal de l’eau et fera servir la vieille conque qui se trouve en usage où elle sera remplie d’un massif au fond d’icelle avec des pierres plates et mortier de 6 pouces d’épaisseur. Le-dit mur donne 6 toises de pourtour sur 5 pans de haut, en compensant la plus grande hauteur et sa moyenne produit 5 toises de mur de 2 pans d’épaisseur le tout réduit que nous estimons à 12L la canne montant 70L. Ensuite de la vieille conque il en sera fait une neuve qui aura 2 pans de large sur 5 pans de long au d’ansuve du creusement pour laver les blés et creusée d’un pan de haut avec un trou de décharge au fond du côté du levant nous estimons cette pierre creusée compris la pose à 28L. A quatre pieds loin de la conque qui doit être faite de neuf sera établi le réservoir pour laver le linge qui aura 12 pans de long sur 3 pans de large d’ansuve et un pan et demi de hauteur faisant attention de conserver le niveau de la conque neuve et se conformer à la pente de la décharge d’icelle. Les quatre murs du réservoir auront 2 pans d’épaisseur bordés avec des pierres de taille ébauchée à l’aiguille de l’épaisseur du mur, il sera placé au réservoir une pierre de taille de toute l’épaisseur du mur percée pour la décharge du réservoir. La pierre de taille donne 4 cannes de bordure que nous estimons compris la pierre percée à 32L. Après quoi le sol du réservoir sera pavé avec des pierres plates en maçonnerie et le dedans sera enduit en mortier de possolane ce qui donne 4 cannes de mur qui à 8L la canne montant 32L ; après quoi tout le devant de la fontaine provenant du coupement de terre comme tout le tour du réservoir, le tout sera pavé en pierres brutes en donnant une pente du côté de la décharge ce qui produit 9 toises que nous estimons à 3L la toise montant 27L. Revenant tous les objets contenus au présent article à la somme de 229L

ci…………………………………………………………………..  229L

Tous les articles contenus au présent devis s’élèvent à la somme totale de 2400L 14s

[1] Copie aux Archives communales, FF7

[2] Archives communales FF3

[3] Archives communales de Grasse CC40 f°122-354

[4] Archives départementales des A.M., H 658

[5] Archives départementales des A.M., H 105

[6] Archives communales, Mouans BB3 (1612-1701), BB4 (1701-1741), BB5 (1741-1764), BB6 (1764-1780), BB7 (1781-1792) ; Sartoux BB1 (1642-1780), BB2 (1782-1789).

[7] Archives communales CC32. Le 16 juin 1633 : Peyron Négrin 1j, Honoré Martin 1j, Honoré Rey 1j, Pons Négrin 1j, Henri Roulher 1j, Phelip Fabre son frère 2j, Honoré Aycard 1j ; le 17 juin : Peyron Négrin 1j, Honoré Martin 1j, Honoré Rey 1j, Honoré Aycard 1j, Henri Roulher 1j, 4 illisibles ; le 13 juin : femme d’Alayoin ( ?) Négrin 1j, sa fille 1j ; le 14 juin : Peyron Négrin seul 1j, Honoré Martin seul 1j, Honoré Aycard 1j, Antoine Pelhon 1j, Jehan Louis Bon 1j, Hugues Mul 1j, Henri Roulher 1j, Honoré Bellon 1j, Allayette Mulle 1j, Francesse Giraude 1j.

[8] Archives communales CC33

[9] Archives communales BB3 f°105

[10] Archives communales BB3 f°1099

[11] Archives communales BB3 f°1179

[12] Archives communales BB3 f°1531-1532

[13] Archives communales BB3 f°1565, 1567

[14] Archives communales BB3 f°1656

[15] Archives communales, GG4 Etat et rôle des dépenses que la Communauté de Mouans a fait ou subi de la contagion par ordre de Messieurs les Procureurs du Païs et de Monsieur de La Malle St Cézaire commandant à la ville de Grasse et de la viguerie en l’année 1720 et 1721

[16] Archives communales, FF56

[17] Archives communales, FF56

[18] Archives communales CC48

[19] Archives communales BB1

[20] Archives communales DD10

[21] Archives communales DD10

[22] Archives communales BB3 f° 1098

[23] Archives communales BB3 f° 1218

[24] Archives communales BB3 f° 1322

[25] Archives communales BB3 f°1576-1577

[26] Archives communales BB3 f°1643

[27] Archives communales DD10

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